mardi 3 novembre 2015

Article consultable sur http://permaforet.blogspot.fr
merci et bravo pour leur travail

ABEILLES ET CHAMPIGNONS
des abeilles et des champignons

"30% de notre alimentation dépend directement de la pollinisation des abeilles, 
et 70% des insectes pollinisateurs en général." 
Paul Stamets.

des abeilles et des champignons - Paul Stamets.
nids de guêpes et d'abeilles
Pendant 40 jours par an, en été, les abeilles se nourrissent de miel de mycélium. Lors de blessures sur les arbres, causées par des ours, des blaireaux, des chevreuils, des rongeurs, ou de débris sur le sol, le bois sécrète une résine. Le mycélium colonise ces entrées pour se développer, notamment les polypores, comme le fomitopsis pinicola.  Le lien entre les ours, les arbres, le mycélium et les abeilles vient juste d'être démontré en 2015 par Paul Stamets et son équipe.

une abeille dégustant du mycélium de Cèpe
http://newmexicomyco.org/content/boletus-eating-bee
Que font les abeilles en été? Bien caché sous des débris de bois, le mycélium se développe à l'abri de la lumière. En écartant les bouts de bois, les abeilles exposent le mycélium aux UVS. Face à ce stress, le mycélium produit des gouttelettes d'enzymes pour se protéger. Les abeilles sucent ce "miel de champignon", le récolte et s'en nourrissent pendant 40 jours.

perles d'enzymes fongiques de shiitake
Cette substance enzymatique mielleuse est riche en P-coumarique. L'acide p-coumarique, l'acide formique et l'acide lactique activent les gènes des voies détoxifiantes, booste les défenses immunitaires dans l'organisme et leur permet de résister aux parasites comme aux acariens par exemple. Cet alimentation saisonnière permet de réveiller les 47 gènes immunitaires chez les abeilles et de produire de la propolis de qualité, riche en p-coumarique justement.

Autres organismes contenant ces constituants: les fourmis (acide formique),
autres végétaux (p-coumarique) : reine des prés, spirée, mélilot officinal, aspérule odorante,
+ analgésique: plantain, plantain lancéolé
+ voir acide jasmin: jasmin
+ acide caféique: gaillet, garance, café
+ millepertuis perforé

mycohoney - miellat fongique, exsudat enzymatique d'un hyphe fongique suite à l'exposition du mycélium aux UVS.
La consommation de ce "mycohoney" par les abeilles:
_ augmente la longévité des ouvrières, et donc de la ruche.
_ active les 47 gènes de détoxination et de défenses immunitaires chez l'abeille.
_ réduit les infections virales chez les abeilles.
_ enrichit le propolis en p-coumarique, qui sert à nourrir les abeilles et aussi à enduire la ruche pour lutter contre les parasites.
_ réduit les attaques d'acariens varroa grâce aux propriétés médicinales du champignon (par exemple chez les polypores amadou, chaga, reishi, gonderma resinaceum, fomitopsis pinicol etc...), en particulier ceux trouvés dans les jeunes forêts.
_ augmente le taux de survie de la ruche d'année en année.
source: extrait de la conférence de Paul Stamets "how mushrooms can save the bees".
mycohoney - miellat fongique, exsudat enzymatique d'un hyphe fongique suite à l'exposition du mycélium aux UVS.
perles d'enzymes fongiques
Sans cette ressource, le système de détoxification et de défenses immunitaire des abeilles restent latents. L'absence de champignons dans les cultures, le défrichage de bois mort en forêt et la chasse des animaux comme les ours, font partie des facteurs qui fragilisent la santé des abeilles face aux toxines et au parasites. Ce phénomène est une des causes de leur extinction massive cumulées avec la pollution des pesticides, le clonage génétique des essaims et leur surexploitation.
fomitopsis pinicola
Une initiative à développer: la culture de champignons médicinaux près des ruchers et le label bee friendly.

Au verger expérimental, j'avais remarqué le lien entre pruniers, le polypore robuste - phélinus robustsus, les guêpes et les frelons. Plusieurs frelons ont creusé des galleries dans les branches sénescentes des pruniers, celles-là même colonisée par le mycélium du polypore. La branche a cassé avec le vent cet hiver, je devrais l'ouvrir en deux pour voir à quelle faim le frelon l'utilise - nourriture médicinale? matériau de construction? larve?







une abeille dégustant une prune
J'ai également vu l'attirance de guêpes pour la résine sécrétée par les pruniers quand on les a taillés, dont certaines sont restées engluées dans la résine.

Les abeilles récoltent au printemps des résines végétales sur les peupliers, les bouleaux, les frênes, les saules et les sapins pour fabriquer la propolis.

Les abeilles et les guêpes mangent aussi les fruits sucrées. Elles récoltent aussi de la peptide sur la cire des prunes, les mirabelles et les pommes par exemple, qui active les fonctions immunitaires. Les pesticides détruisent cette cire naturelle.
une guêpe et une pomme.
Et les petites exsudats de gomme sur les fruits... à observer de plus près cette année.

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